Fiche pays Polynésie

Polynésie française

Intitulé officiel du pays : Polynésie française
Capitale : Papeete
Superficie : 4 167 km²
Population : 259 706 d’habitants
Peuples et ethnies : Trois ethnies dominent :
  • les Polynésiens : 78 % ;
  • les Européens : 12 % ;
  • les Asiatiques (Chinois pour la plupart ) : 10 %.
Langues : Français
Religions : La société polynésienne contemporaine est marquée par une forte appartenance au christianisme. Bouddhisme (zen et traditionnel chinois), bahaïsme et judaïsme (Tahiti possède une synagogue). Les (2 %) de témoins de Jéhovah se sont implantés au début des années 1960.
Institutions politiques : Collectivité territoriale d'outre-mer française
Président : François Hollande
Monnaie : Franc CFP


Histoire

Le peuplement des cinq archipels par les Polynésiens

Il y a des dizaines de milliers d’années probablement, des chasseurs-cueilleurs du continent asiatique ont avancé vers le sud, peuplant au fur et à mesure Taïwan, une partie de l’Indonésie, la Nouvelle Guinée et l’Australie. Bien plus tard, il y a environ 6 000 ans, d’autres habitants de la côte sud de la Chine ont embarqué pour Taïwan et y ont importé la culture du riz et du millet. Vers 2 000 av. J.-C., une nouvelle vague migratoire est partie de Taïwan vers les Philippines puis de là, pour Sulawesi et Timor en Indonésie, certains allant au fil du temps jusqu’à se répartir dans les îles du Pacifique. Les ancêtres des Polynésiens seraient donc d’habiles marins, sans doute les premiers de l’humanité. Rien d'étonnant à ce que ce peuple soit en perpétuelle communion avec la mer !


Histoire moderne et contemporaine

En janvier 1521, lors de son tour du monde, le navigateur Portugais Fernand de Magellan approche l’île de Puka Puka. Dès lors, des expéditions s'organisent en direction du Pacifique, et aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Européens découvrent peu à peu les îles de la Polynésie orientale. C’est en janvier 1767 que le Britannique Samuel Wallis visite Tahiti pour y étudier les mœurs locales. Rencontrant des autochtones hostiles, il n'y reste qu'un mois. En avril 1768, après 16 mois de mer, le Français Louis-Antoine de Bougainville y rencontre au contraire une population accueillante qui s'approche de sa frégate apportant de la nourriture. Puis James Cook en avril 1769 y installe un fortin pour effectuer sa mission : l'observation de Vénus. Tous y trouvent des autochtones organisés en clan autour d’un chef, qui vivent dans un territoire marqué par un lieu sacré : le marae. L’histoire de l’établissement de la suprématie du roi Pomaré 1er à la fin du XVIIIe siècle est étroitement liée à l’aventure des mutinés du Bounty rattrapés par leur capitaine qui les fit pendre à une vergue dans le port de Portsmouth. L'aide de Pomaré dans cette affaire lui apporta le soutien des Anglais. Cette intervention britannique dans l’avènement de la dynastie contribuera à l’installation de missionnaires anglicans.

Cet échange de bons procédés fait que, au début du XIXe siècle, l’archipel entier des îles de la Société est converti à la religion anglicane. Mais dès 1830, la France envoie des missionnaires catholiques dans les archipels des Marquises et des Gambier.

La mission française est suivie, une dizaine d’année plus tard, de l’implantation d’une colonie aux Marquises. En 1843, la reine Pomaré IV accepte le protectorat français. En 1880, son fils et successeur, le roi Pomaré V, cède Tahiti à la France. Cette grande île est alors le centre de la colonie des Établissements Français d’Océanie (EFO) à laquelle, peu à peu sont intégrées les îles restées indépendantes.

Lors de la Première Guerre mondiale, le bataillon du Pacifique est envoyé sur le front. Pouvanaa Oopa, futur anticolonialiste, fait partie des combattants.

L’histoire se reproduit en 1940, et un nouveau bataillon du Pacifique part soutenir la France libre. Après la guerre, la constitution de1946 qui établit la IVe République transforme le statut de colonie de Tahiti en territoire d'outre-mer (TOM). En même temps que les Tahitiens obtiennent le droit de vote, Pouvanaa Oopa, élu député en 1949, fonde un parti autonomiste : le RDPT. Il rivalise dans les années 1950 avec l’Union tahitienne de Rudy Bambridge qui soutient la souveraineté française.

Le nouveau TOM bénéficie en 1957 d’un statut plus autonome sous le nom de Polynésie française. Cependant, le changement de constitution en 1958 rétablit une certaine rigueur dont en témoignent l’arrestation et la condamnation à 8 ans de prison de Pouvanaa Oopa.

En 1962, le Centre d’expérimentations du Pacifique est créé, apportant un afflux de population civile et militaire à Moruroa, Fangataufa et Hao. Les habitants des atolls concernés se réfugient à Papeete.

Les essais nucléaires commencent en 1966 et avec eux le mouvement qui les conteste. Parallèlement, les deux partis (Union tahitienne et RDPT) s’affrontent toujours quant au statut du territoire. Le RDPT est dissout en 1963 mais, en 1965, John Teariki reprend le flambeau de l’indépendantisme et crée le Pupu Here Aia. En même temps, apparaît un nouveau courant autonomiste, le Te Ea Api, mené par Francis Sanford. En 1968, Pouvanaa Oopa, libéré revient, adhère au Pupu Here Aia et est élu sénateur en 1971.

L’indépendantisme durcit dans les années 1970, avec notamment Oscar Temaru. L’autonomie de gestion est obtenue en 1977 et l’autonomie interne en 1984. Les essais nucléaires, devenus souterrains en 1975, ont définitivement cessé en janvier 1996.

Le même bipartisme s’est maintenu dans les années 1990 - 2000, autour du Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse et du Tavini Huiraatira d’Oscar Temaru. Ce dernier regroupe quelques formations politiques en 2004 pour former l'UPLD. En 2008, ce parti trouve un terrain d’entente avec le Tahoeraa Huiraatira et ils constituent l'UDSP.



Géographie

Par Polynésie, on entend les nombreuses îles paradisiaques comprises dans un triangle tracé au beau milieu du Pacifique, dont les sommets seraient Hawaï, la Nouvelle-Zélande et l’île de Pâques. C’est un territoire de 5 millions de km², ce qui correspond en gros à la moitié des eaux territoriales françaises, dont la Polynésie française occupe le centre avec son île la plus peuplée : Tahiti.
Par commodité descriptive, en raison de leur proximité, les îles ont été regroupées en archipels. La Polynésie française en compte 5 : les îles de la Société, qui se divisent en deux archipels soit les îles du Vent, dont Tahiti, la plus grande, et les îles Sous-le-Vent ; puis les Marquises, les Gambier, les Tuamotu et les Australes. Il s’agit d’îles volcaniques qui se trouvent au croisement de failles tectoniques. On distingue les îles montagneuses couvertes d'une abondante végétation tropicale, des atolls plats, à la végétation pauvre. Ces derniers sont des couronnes de corail qui se sont formées sur le pourtour du sommet d’un cratère volcanique. En même temps que le corail s’épaississait, le volcan s’enfonçait dans la mer ne laissant apparaître qu’un anneau solide perdu au milieu de l’océan, renfermant une portion de mer : le lagon. L’eau s’y renouvelle par des failles (passes) dans la barrière de corail. Un ou plusieurs îlots (motu) émergent parfois au centre de l’atoll.


Un lagon est très profond et ses eaux sont bien plus froides que celles des plages des îles montagneuses. En revanche, le corail fait barrière à la faune marine, très riche partout ailleurs. De plus, la nature corallienne du sol et l’absence d’eau douce ne favorisent pas l’installation d’une flore terrestre abondante. De la sorte, de nombreux petits atolls sont inhabités, les autochtones y viennent pour pêcher ou y élèvent des huîtres perlières. C’est le domaine privilégié des crustacés et des oiseaux marins. L’archipel des Tuamotu, par exemple, comprend de très nombreux petits atolls qui affleurent à peine et qui sont dangereux pour la navigation : les bateaux peuvent facilement s’y échouer.


La plus grande île, Tahiti, est formée de deux anciens volcans accolés : l’Orohena (2 241 m), point culminant de la Polynésie française et le Ronui (1 332 m) ; le tout couvrant une surface de 1 032 km². Ils sont reliés par l’isthme de Taravao. Au pied des montagnes, s’étendent de larges vallées fertiles couvertes d’une végétation luxuriante colorée et parfumée. Ses 132 km de côtes sont, pour la plupart, de longues plages basaltiques, protégées par une barrière de corail, où l’amplitude des marées est très faible, sauf à la pleine lune de la Toussaint, phénomène unique qui ne se produit que dans cette zone océanique.


De ce fait, pour le plus grand bonheur des vacanciers et des surfeurs qui peuvent profiter des rouleaux qui se forment à la limite du plateau lagunaire, les plages de sable fin, léchées par une eau transparente, sont accessibles à toute heure. Ce phénomène a également permis d’installer des villages lacustres dans les eaux limpides des lagons ; ce sont pour la plupart des hôtels qui enchantent les touristes heureux d’être dépaysés au maximum. Et pour la prospérité de l’économie locale, la culture des perles sur les atolls est facilitée par la quiétude des eaux. Cependant, la faible profondeur permanente des eaux rend les ports difficilement accessibles. Les bateaux doivent emprunter des passes entre les massifs coralliens, ce qui les soumet au risque permanent d’achopper un écueil.


L’archipel des Marquises est différent. Il est de formation géologique plus récente. De ce fait, les flancs de ses montagnes sont moins érodés et plongent abruptement dans la mer. Les vallées n’y sont pas rares, mais elles sont étroites et donnent sur de petites plages aux eaux profondes. Les Marquises ne sont pas, non plus, entourées d’une barrière de corail.


Cela ne veut pas dire qu’elles n’ont aucun charme, au contraire ! Ce n’est pas pour rien que de grands artistes comme Paul Gauguin ou Jacques Brel y ont élu domicile. Et ce n’est pas étonnant qu’elles aient attiré une civilisation antique très évoluée, comme le prouvent les sites archéologiques particulièrement intéressants qu’elles recèlent. Vues de la mer, elles apparaissent comme de grandes cathédrales surgies des eaux par une quelconque magie. On voit s’écouler des cascades entre leurs arcs-boutants, alimentant de petites rivières qui vont se jeter dans l’océan après avoir traversé les plages en forme de charmantes petites criques protégées par l’orée de la forêt d’arbres tropicaux.




Economie

La monnaie qui circule en Polynésie française est le « franc Pacifique » (franc CFP, soit franc de la Compagnie française du Pacifique). On considère arbitrairement que 120 FCFP valent 1 €, car cette monnaie n'est pas cotée sur le marché des changes. Le centime n’existe pas en FCFP
L’économie de la Polynésie française est axée sur le secteur tertiaire. Elle dépend essentiellement de la Dotation globale pour le développement économique (DGDE) versée par l’État français, et de l’exploitation du tourisme. Le secteur industriel y est très peu développé et le secteur agricole est en difficulté, ce qui fait dépendre énormément les îles des importations, et les produits provenant de Métropole sont chers.


Les lois concernant la défiscalisation des investissement immobiliers afin de soutenir le développement du tourisme, à l’initiative de Bernard Pons en 1986, de Christian Paul en 2001 et de Brigitte Girardin en 2003, ne produisent pas l’effet escompté. Le secteur touristique est en difficulté en Polynésie française, à cause d’une conjoncture internationale néfaste depuis les attentats du 11 septembre 2001. La fréquentation touristique est passée de 212 700 visiteurs en 2003 à 147 500 en 2009.


La production de perle noire de Tahiti, article prisé et utilisé en bijouterie, est une industrie très développée. Pourtant, elle est aussi en difficulté, notamment à cause de surproduction intermittente. Il en est de même pour la vanille de Tahiti, de grande réputation mais trop chère pour les acheteurs à l’échelon international. Une tentative de création, dans les années 1990, de flottilles spécialisées dans la pêche au thon, s’est soldée par un échec.


La Culture

La Polynésie française a vu s’éteindre un grand nombre d’espèces végétales et animales ; c’est le plus fort score de toutes les collectivités françaises d’outre-mer. Parmi les espèces qui restent, un grand nombre est menacé d’extinction. Le code de l’environnement de la Polynésie française s’est enrichi en 1995, d’un statut des espèces protégées. Elles ont été listées aux articles L.P. 100-1 et suivants dudit code. Méritent ce statut les espèces en danger, les espèces vulnérables, les espèces rares ou qui présentent un intérêt particulier.


Par ailleurs, la Polynésie française a établi un plan d’action qui l’engage à « responsabiliser la sphère publique », à « assermenter des agents pour réprimer les infractions » et à « mettre en place une brigade verte » dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité. Ce plan d’action prévoit également d’assurer la protection des espèces les plus menacées en commençant par les répertorier et les localiser ; d’assurer le financement de cette protection et d’établir un protocole d’accomplissement de la conservation.


Les sanctions pour la destruction d’espèces protégées sont également renforcées depuis la promulgation de la loi du 6 février 2008. Alors qu’on leur imposait de faibles amendes ne dépassant pas les 1 500 €, les contrevenants encourent désormais des amendes pouvant dépasser les 8 000 € et/ou trois mois de prison.




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