Fiche pays Pérou

Pérou

Intitulé officiel du pays : République du Pérou
Capitale : Lima
Superficie : 1 285 220 km²
Population : 29 180 899 d’habitants
Peuples et ethnies : On estime que 47 % des Péruviens sont à la fois d’origine amérindienne et européenne. Ce métissage découle de la colonisation au XVIe siècle : 15 % de la population d’origine européenne, avec 10 % en provenance directe de l’Espagne. Il s’avère également que, dans certaines régions côtières du Pérou, on trouve de nombreux métis d’origine africaine.
Langues : espagnol, quechua et aymara
Religions : Le catholicisme est la religion du pays : il est pratiqué à 89 %. Mais depuis les années 80, la proportion de population se revendiquant d’une autre religion ne cesse d’augmenter. Plus de 13 % se disent de diverses organisations évangéliques. Cette augmentation est due à la Nouvelle Constitution de 1993 qui garantit la liberté de culte, tout en rappelant que la religion catholique a fondé le Pérou. Par conséquent, une culture solide est indispensable à l’insertion de la population dans la vie péruvienne.
Les institutions politiques : Le Pérou est une République présidentielle
Président : Ollanta Humala
Monnaie : Nuevo sol (PEN)


Histoire

Premières civilisations

C’est dans la grotte de Pikimachay que les premières traces de vie humaine ont été trouvées. On estime qu’elles datent de 19000 ans avant J.-C. A cette époque, les hommes ont une vie nomade. Pour se nourrir, ils chassent l’alpaga, le lama ou la vigogne, et cueillent des fruits et des baies. Pour s’abriter, ils logent dans des grottes avant de poursuivre leur route.

Lors de la Préhistoire précolombienne, les peuples évoluent et s’organisent. On voit apparaître des villages et les hommes se sédentarisent. La première ville du Pérou voit le jour : elle s’appelle Caral. A cette époque, entre 2627 et 2100 av. J.-C, c’est la naissance de la civilisation Caral-Supe ou Norte Chico. De nombreuses fouilles ont été réalisées dans les environs et ont fait resurgir de véritables trésors historiques. Des figurines humaines en argile non cuite, des cordes à nœuds pour vénérer les dieux et même des instruments de musique en os de condor ou de pélican. Ce sont de petites flûtes traditionnelles.

Surviennent ensuite de nouvelles preuves d’une organisation sociale de plus en plus avancée, avec ce que l’on nomme la période d’horizon de formation, entre 2700 et 200 avant notre ère. Là, les hommes ont commencé à développer l’artisanat à l’aide de matériaux comme la céramique, l’or et le cuivre. On trouve également des canaux d’irrigation datant de cette époque, témoin d’un système de culture avancé. Cela signifie que la civilisation s’organise autour d’un chef. Au cœur de la cité, se trouve un temple, lieu de culte important consacré à la divinité Chavin. A partir de ce moment, cette divinité sera constamment représentée à travers des écrits et des représentations iconographiques. La ville de Paracas, quant à elle, située sur la côte, accueille une civilisation qui a développé l’artisanat du textile de très grande qualité, portant des informations scientifiques.

La chute de la civilisation Chavin est sans doute due à son isolement et à son manque de communication avec le reste du pays. Chaque village possède son propre chef ne répondant à aucun autre. En résultent des relations de troc et de commerce uniquement, insufflant au pays des guerres permanentes, allant jusqu’à l’extinction des cités. A la même époque, les cultures Nazca, Huari et Mochita apparaissent progressivement, laissant des traces indélébiles dans l’histoire. La culture Mochita est l’organisation dont la politique est la plus développée, presque aboutie.



L'Empire Inca

Une fois la civilisation Huari éteinte, c’est l’avènement de la Période Impériale. On l’appelle également le Règne des belligérants, ce qui en dit long sur les comportements de ces civilisations. Chaque village essaie de dominer l’autre, les chefs tentant de s’approprier les populations aux alentours. C’est une véritable lutte de pouvoirs politiques qui s’engage. Citons les cultures Chimu, Chanca, Chincha et Inca. La célébrité du peuple Inca est due à un mélange d’histoire et de légendes alimentant la grandeur de cette civilisation. Il semblerait que les Incas aient été issus de la tribu Quechua, une tribu aux forts accents guerriers, originaire du sud de la Sierra. Progressivement, de 1100 à 1300, ces Incas gagnent le nord de la région avant d’arriver à Cuzco. C’est l’âge d’or de la civilisation. Ayant trouvé cette vallée verdoyante et riche pour les cultures, les Incas s’y établissent après en avoir éliminé les occupants : les peuples Aymaras. Cet empire se caractérise par sa grande culture paysanne au sommet de laquelle règne l’Inca.

Ce n’est qu’en 1438 que commence le véritable règne lumineux des Incas. L’empereur Pachacutec décide de conquérir les terres et populations voisines entre 1438 et 1471. En l’espace de 70 ans, l’empire de Cuzco s’étend et occupe toute la région des Andes. C’est avec son talent politique établissant des lois et son pouvoir d’administration, qu’il parvient à établir l’Incanat. C’est le début de l’organisation sociale à grande échelle. Pachacutec développe un vaste réseau routier, permettant l’accès de tous à toutes les parties de son royaume. Parallèlement à cela, il décrète que la langue officielle doit être le Runa Simi ou le Quechua, interdisant à tous de parler un autre langage. Enfin, il décide qu’il est le chef de tous et que chacun ne devra répondre que de lui. Pour établir sa suprématie, il s’entoure d’aides, appelés les Curacas. Ces agents de son empire se chargent alors de transmettre son message dans toutes ses terres, par l’intermédiaire de chasquis, des messagers qui sillonnent les routes pour informer les populations.

Lorsqu’il décède à la fin du XVe siècle, Pachacutec nomme son fils, Tupac Yupanqui, à la tête de son royaume. A ce moment, ses terres s’étendent en Équateur et jusqu’à la Colombie actuelle. L’Empire Inca ne cesse de s’étendre. Mais soudain, une guerre sans merci s’engage entre les deux descendants de Huyana Capac : entre huascar et Atagualpa. Alors qu’Atahualpa est en train de terrasser son frère, les colons entrent au Pérou, tournant une nouvelle page de l’histoire.



La conquête et la vice-royauté

En 1531, Pizarro entre dans l’Empire Inca. Celui-ci est en pleine guerre civile. Les Incas ne peuvent faire face à ce nouvel ennemi, incapable de s’organiser. Profitant de la débâcle, Pizarro enlève Atahualpa, l’emprisonne et le fait exécuter. Malgré tout, le peuple inca ne capitule pas et refuse de se soumettre à l’envahisseur espagnol. Il faudra plus de 40 ans pour que les colons espagnols parviennent à vaincre tous les résistants incas. Ce n’est qu’en 1572 que le dernier résistant de Vilacabampa, Tupas Amaru est capturé puis exécuté.

Victorieux, les Espagnols décident de faire payer un tribut aux Amérindiens. Le système se nomme l’encomienda. Une partie leur sert à vivre sur place et une autre partie va garnir les caisses de Séville, en Espagne. En outre, les Encomienderos, commanditaires de l’encomienda, ont pour objectif de christianiser les habitants du pays. Malheureusement, Pizarro se sent tout-puissant et accorde à ses soldats le droit de tout demander aux indigènes qui finissent par travailler gratuitement. C’est ainsi que Pizarro est assassiné en 1541 par les hommes de El Mozo. Charles Quint, inquiet des guerres incessantes entre conquistadores, décide en 1543 d’envoyer un vice-roi : Blasco Núñez Vela. Mais les luttes se poursuivent et il est rapidement assassiné par le frère de l’ancien gouverneur : Gonzales Pizarro. Après plusieurs tentatives espagnoles, pour faire régner le calme au Pérou, un nouveau vice-roi, Pedro de la Gasca s’impose au-dessus de tous les conquistadores et fait revenir le calme sur les terres sud-américaines. Pour asseoir son autorité, il fait exécuter Gonzales Pizarro. En tout, entre 1544 et 1824, 39 vice-rois ont régné sur les terres péruviennes.

C’est pendant le règne de Francisco de Toledo que l’état colonial est institué. C’est sous son régime que les cités d’indiens, appelées les réductions voient le jour. Entre 1569 et 1581, les Encomenderos obéissent aux Curacas et font régner l’ordre. Tout est désormais hiérarchisé, permettant une bonne compréhension du système par chacun des sujets. Le dernier maître du quipu, appelé Quipucamayoc, était le chef de 12 millions d’Incas. Sous le vice-roi Toledo, ce sont seulement 1,1 million d’Incas qui sont recensés. Les Espagnols, forts de leur suprématie, renomment la plupart des villes incas avec des noms espagnols, détruisent et reconstruisent les architectures pour les faire correspondre au modèle espagnol. Un schéma récurrent : une place, un monument religieux catholique et un bâtiment officiel en face de l’église. Seules quelques villes subsistent, comme Cuzco ou Huanuco Viejo, considérées comme sites mineurs. Ces villes sont délaissées au profit de lieux à hauteur d’homme, plus accessibles. La Coronation de la Vierge (Bernardo Bitti), Église de San Pedro de Lima.

L’Espagne mise beaucoup sur les ressources de la vice-royauté. C’est à ce moment que Lima, initialement fondée par Pizarro en 1535, est décrétée capitale du Pérou et nommée La ciudad de los Reyes (la cité des rois). La ville a autorité sur tout le reste de l’Amérique du Sud, à part le Brésil qui est sous la domination portugaise. C’est ainsi que Lima possède une université fort renommée, tout en devenant la place forte de l’Espagne. De fait, les trésors des colons transitent par Lima puis par le Panama pour être récoltés ensuite à Séville.

C’est au XVIIe siècle que les réformes bourboniennes interviennent, dans le cadre de la politique coloniale. En 1717, le vice-roi de Grenade règne sur la Colombie, l’Equateur, le Venezuela et sur le Panama. 60 ans plus tard, en 1776, la vice-royauté de la Plata voit le jour et règne sur l’Argentine, le Paraguay, la Bolivie et sur l’Uruguay.



L’Indépendance

A la fin du XVIIIe siècle, dans les années 1780-81, la vice-royauté du Pérou est violemment remise en question et subit une puissante insurrection. Tupac Amaru, de Cuzco, décide de se rebeller contre cette royauté étouffante. Révolté par les pleins pouvoirs des Espagnol sur les finances des indigènes, Tupac transforme rapidement sa simple guerre en guerre à grande échelle, revendiquant l’autonomie de la population indigène. Malgré le soutien de plus de 50 000 hommes, essentiellement amérindiens métis, Tupac Amaru est finalement repoussé. Tupac est exécuté sur la place publique à Cuzco, par écartèlement et décapitation. Il devient alors le symbole de l’indigène qui a su se dresser contre la toute puissance de l’envahisseur espagnol. Il est la figure mythique et emblématique du modèle à suivre.

L’indépendance réelle du peuple indigène vient de la population espagnole établie en Amérique du Sud. Ce sont les propriétaires espagnols de terres péruviennes, comme José de San Martin et Simon Bolivar, qui ont levé des troupes pour libérer l’Amérique du Sud. C’est après avoir débarqué dans la baie de Paracas que San Martin prend Lima et proclame son indépendance le 28 juillet 1821. Il faut pourtant attendre 1824 pour que l’indépendance soit réelle après la victoire du général Antonio José de Sucre lors que la bataille d'Ayacucho. Le Pérou est alors divisé en 2 parties : le Haut Pérou, dans le sillon de Bolivar qui deviendra ensuite la Bolivie, et le Bas Pérou. C’est la guerre entre le Pérou et la Colombie qui démarre. Elle durera 1 année, entre 1828 et 1829.

Dans les années 1830, le Pérou et l’Equateur entrent en conflit. On assiste alors à 4 grandes guerres entre les deux pays : la guerre de 1858 à 1860, de 1941 à 1942, puis celles du Paquisha en 1981 et du Cenepa en 1995.

Enfin, l’abolition de l’esclavage des noirs et des indiens est prononcée par le caudillo Ramón Castilla entre 1845 et 1862. Au niveau économique et commercial, à ce moment, on récolte le guano du Pérou, ce qui génère d’immenses richesses. Le Pérou est alors au centre de l’attention grâce à ce miraculeux fertilisant. Pendant ce temps, la vie politique est très chaotique, oscillant entre démocraties, coups d’états et dictatures.

Malgré tout, l'Espagne a toujours des vues sur l’Amérique du Sud et tente par tous les moyens de reprendre ses colonies, en vain. L’Amérique latine est définitivement libérée des chaînes espagnoles. C’est en 1880, après la bataille de Callao qu’elle est officiellement indépendante. Un traité de paix et d’amitié est alors signé.

Pérou et Bolivie se serrent alors les coudes entre 1879 et 1883 et se mettent ensemble dans la Guerre du Pacifique, opposant le Chili qui envahit le port d’Antofagasta à la Bolivie, refusant cette intrusion. Lorsque la Bolivie déclare la guerre contre le Chili, le Pérou entre immédiatement dans le conflit aux côtés de la Bolivie. Pendant le conflit, le capitaine Miguel Grau aux commandes du bateau Huascar tient les Chiliens à distance. Malgré tout, le Chili entre dans Lima en 1881. Victorieux, le Chili signe le traité d’Ancon et devient propriétaire de la région de Tarapaca.



Géographie

Avec ses 1 285 220 km², le Pérou s’impose à l’ouest de l’Amérique du Sud avec ses 2 414 km de côtes. Son climat est tropical à l'est, tandis qu'à l’ouest il est désertique. Ce sont les courants océaniques sud-nord qui provoquent ce climat chaud et sec, et qui impliquent l’aspect désertique des côtes. Dans la cordillère des Andes, du fait de ces montagnes de haute altitude, le climat est tempéré. Plus on monte et plus il devient froid. Le pays est traversé de volcans. Parmi eux, on retrouve El Misti et Ubinas. Le Huascarán, pour sa part, culmine à 6 768 mètres et représente le point le plus haut de la Cordillère. La zone volcanique centrale des Andes, au Sud du pays, connaît encore une activité volcanique vivante.
On y exploite le cuivre, l’or et l’argent, ainsi que le pétrole, le minerai de fer et le charbon. Les pêcheurs font également la richesse du pays. De nombreux tremblements de terre menacent le pays chaque année, de même que les inondations ou les glissements de terrain, à cause du phénomène El Niño.



Economie

C’est au Pérou que se trouve l’économie la plus florissante. Son PNB a connu une hausse historique et extraordinaire. Fixé à 47 767 millions de dollars en 1993, il a fait un bond à 127 598 en 2008. C’est l’exportation qui rend le commerce très lucratif au Pérou, majoritairement grâce aux investisseurs privés et publics.

Depuis les 20 dernières années, le Pérou s’est complètement métamorphosé sur le plan économique. Il a connu des privatisations successives, à hauteur de 9,2 milliards de dollars, dans le domaine des télécoms et de l’énergie. Le Pérou ne possède plus qu’une douzaine d’entreprises publiques, le reste a été privatisé. Successivement, les gouvernements ont établi un bon environnement fiscal capable d’attirer de nombreux investisseurs à travers le monde. A côté de l’augmentation du PNB, on constate une croissance du PIB qui est passé au-dessus de la barre des 9 % en 2008 contre 9,4 % en 1994.



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